Blog de Dr. Cellou DIALLO (Avocat)

COUP DE GUEULE : FERMETURE DES CLASSES

Je déplore la fermeture sine die des écoles guinéennes. Partant du fait qu'il s'agit d'un devoir pour l'état d'assurer l'enseignement (article 23 de la Constitution), il faut relever que ces mesures sont potentiellement contraires à l'esprit de notre droit positif.

 

L'Etat ne peut pas se dérober, de la sorte, de ses obligations constitutionnelles. Il ne peut pas, au motif qu'il ne peut pas, renoncer à l'accomplissement de ses missions régaliennes (enseignement-sécurité). Il ne s’agit pas de missions qui seraient alternatives mais de missions cumulatives. Aucune ne doit s’incliner au profit de l’autre dans la durée. Nos textes dotent notre Etat de moyens légaux pour qu’il puisse réaliser lesdites obligations (sinon il faut les amender en ce sens). Pourquoi il ne sévit donc pas contre les casseurs ? Ceci est inconcevable. Pourquoi tolérer les actes qui hypothèquent, timidement mais dangereusement, l’avenir de notre pays ?

 

Ma réponse est que l’Etat est lui même irresponsable, il ne donne pas l’exemple. Et c’est cela le problème chez nous car tu ne peux pas dire à l’enseignant de s’acquitter de sa mission dans la misère et qu’il n’y a pas d’argent pour lui (quand l’argent public est dilapidé à ciel ouvert pour du folklore) ; et tu ne peux pas dire à l’enfant qu’il n’aura pas cours, et espérer être tranquille, alors qu’il voit son avenir s’assombrir progressivement et que les enfants des décideurs sont eux à l’abris de ces peines et bien souvent avec l’argent public. 


Plus intéressant est de savoir que ces mesures peuvent être annulées par la justice, et l'Etat sommé soit de s'acquitter de son devoir (sinon au moins de favoriser que les établissements privés exercent dans la sécurité les activités qui sont les leurs) ou soit, au moins, de faire le nécessaire pour cela. 
Dès lors, pourquoi les personnes morales qui ont un intérêt à agir ne le font pas (association des propriétaires des établissements privés d'enseignement, association de parents d'élèves) Pourquoi ne pas attaquer cette décision du Gouvernement en arguant le préjudice qu'elles subissent ? Il faut oser recourir à la justice, il faut oser user des recours légaux. La justice se comportera alors convenablement ou ses carences seront, encore plus j’ai envie de dire, mises en lumière jusqu’au point où elle même prendra conscience de sa dérive pour devenir le contrepouvoir qu’elle doit être.



22/05/2025
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